

Accueil > S'informer > Blog > Cession > Céder ou transmettre ?
On dit, certes cédant mais pas transmetteur. La différence n’est pas seulement lexicale, c’est celle entre une action purement financière : la cession pure contre paiement d’une valeur monétaire, et la démarche qui favorisera par le passage de relais le développement de l’entrepreneuriat, en privilégiant le facteur humain.
Qui peut prétendre qu’une cession effectuée dans le plus grand secret vis à vis des collaborateurs de l’Entreprise constitue une transmission ?
C’est également la source d’une méprise qui dure maintenant depuis des années, rapportée par les pouvoirs publics et les medias avec une constance navrante « il y a 700 000 entreprises à transmettre dans les 10 ans … qui ne trouveront pas de repreneur ». C’est faux : l’électricien, le garagiste ou la petite entreprise locale trouveront pas la force des choses un successeur, qu’ils cèdent leur fonds ou leur entreprise ou qu’ils soient remplacés par une création nouvelle.
Dans le monde des PME qui nous concerne, au maximum 15 000 mutations par an, hors micro-entreprises, auront lieu. C’est à la fois peu et beaucoup : 10% par transmission familiale, 20% par fusion ou rachat d’entreprise à entreprise… reste donc environ 10500 entreprise à céder ? ou à transmettre ?
Dans « le grand livre de l’économie PME », ouvrage récent et somme considérable de chercheurs et d’universitaires, que nous commentons par ailleurs, le chapitre consacré à la transmission de PME établit un parallèle avec la vente de voiture d’occasion ! Il s’agirait donc d’une cession pure (au pire dans les circonstances économiques actuelles, on offre une prime à la casse !) ? En réalité, comme pour les voitures d’occasion en parfait état, certaines PME s’arracheront à des prix élevés, mais gare aux défauts constatés lors de la transaction, sans parler du vice caché rédhibitoire, source de mise en jeu des garanties.
Ce que le CRA prône et réalise depuis plusieurs années, c’est sensibiliser les entrepreneurs à une transmission préparée, largement en amont, où le capital humain et la projection dans le futur seront mis en avant.
L’exemple rapporté dans ce numéro montre que cela ne concerne pas uniquement les entreprises de haute technologie. Quant à nos adhérents repreneurs, ils souhaitent tous trouver une PME, … ils ne trouveront en général qu’une TPE (< 19 salariés). A eux, à partir du passage de relais, de la transformer en PME, par croissance interne ou par build-up.
François Buelens – délégué CRA
Lorsqu’une entreprise est cédée, l’ensemble de la trésorerie est comptabilisé pour estimer le prix de vente, cela participe à la valorisation de l’entreprise. Lorsqu’elle est excédentaire, cela peut se révéler très contraignant pour l’acheteur
Lorsqu’un dirigeant de société envisage de céder, la question de la fiscalité de cession d’entreprise doit être posée très en amont. L’imposition porte en effet sur la plus-value, c’est-à-dire la différence entre l’investissement du début et le prix de cession